Depuis 2023, les premiers camions 44 tonnes sont disponibles en électrique. A Nantes, quelques entreprises commencent leur transition à la demande de leurs clients.
550 ventes en 2023, 670 en 2024, et 770 sur le premier semestre 2025 en France. Les poids-lourds 100% électriques commencent à rejoindre nos routes, souvent à la demande des clients. Ils représentent aujourd’hui 4% du parc des poids lourds européens, et progressent. À Thouaré-sur-Loire, à 10 minutes de Nantes, l’entreprise Rave a renouvelé son contrat avec l’usine Airbus de Saint-Nazaire et de Toulouse sous condition d’investir dans quatre camions électriques à 250 000€ l’unité.
Fin septembre, les camions MAN eTGX (l’entreprise MAN fait partie du groupe Volkswagen) ont été livrés sur les bases de Nantes et de Toulouse. Après une semaine de formation par un formateur MAN, les conducteurs ont pu faire la transition le 1er octobre 2025.
«C’est différent. Comme pour les voitures, toute la puissance arrive d’un coup, ça donne des accélérations franches peu importe la situation. Mais ça à l’avantage d’être plus maniable que son équivalent thermique,» nous explique un des chauffeurs. En effet, avec un moteur plus petit et des batterie bien réparties, les camions électriques ont l’avantage d’être plus petits et plus maniables.
Pas encore assez polyvalent
La première question reste bien sûr celle de l’autonomie. «Aujourd’hui, à Nantes, on a un camion électrique qui peut rouler entre 500 km et 550 km par jour, et se recharge la nuit. Il fait des aller-retour entre les sous-traitants d’Airbus dans la région et l’usine à Saint-Nazaire, tous les jours de la semaine. Entre Nantes et Saint-Nazaire c’est largement suffisant.» Pour Anthony Beauvineau, chef d’exploitation à Rave Pays de Loire, le problème reste toujours le réseau de bornes de recharges.

«On ne peut pas vraiment se permettre de faire de la longue distance avec. Aujourd’hui les seules bornes de recharge sont soit chez les entreprises qui disposent de bornes et acceptent qu’on puisse se charger chez eux, soit sur certaines stations d’autoroute.» Pendant l’été, Rave a fait installer des bornes de recharge adaptées aux camions, et laisse accès à des camions d’autres transporteurs contre facturation de l’électricité.
«Nous, avec nos bornes spéciales, on peut charger le camion entre 2h et 2h30. Pour vous donner une idée, un de nos salariés a branché sa voiture l’autre soir et a récupéré 30% de batterie en moins d’un quart d’heure. Si on prend déjà 2h comme ça, imaginez sur une prise dans votre maison” nous rapporte Anthony.
Engagé pour la décarbonation depuis plus de 15 ans
Néanmoins, l’entreprise Rave n’a pas attendu pour trouver des solutions pour les longues distances. Aujourd’hui, 30% des 2000 camions de l’entreprise sont décarbonés, par l’électrique en petite partie, mais surtout grâce au camion au biogaz ou au biocarburant (fait à partir de colza ou d’huile végétale) qui ont commencé à arriver en 2014. Dès 2010, l’entreprise Rave faisait partie des signataires de la charte Objectif CO2 de l’Ademe, une charte visant à réduire les émissions à effet de serre dans le monde du transport.