L’exposition “Electric Op” fait dialoguer l’art optique et les nouveaux médias au Musée d’arts de Nantes, du 4 avril au 31 août 2025. Une plongée sensorielle inédite dans 60 ans de création où formes géométriques, vidéos, algorithmes et pixels s’entremêlent pour explorer la perception visuelle à l’ère de l’informatique.
Vous connaissez les tubes de kaléidoscope qui fascinent les enfants ? C’est cet art innovant que met en exergue le Musée d’arts de Nantes. L’Op art, ou art optique, porté par des figures majeures comme Victor Vasarely, Bridget Riley naît dans les années 1950. Apparu dans le sillage de l’abstraction géométrique, ce courant fait du mouvement et de la perception des éléments centraux de sa démarche. « L’Op art pourrait être considéré comme la première esthétique de l’ère de l’information », souligne le Musée d’arts de Nantes.
Entremêlé avec les technologies émergentes des années 1960, cet art entre en résonance avec les créations de pionniers comme Michael Noll ou Georg Nees. L’exposition Electric Op, conçue en partenariat avec le Buffalo AKG Art Museum, présente plus de 80 œuvres avec des peintures, vidéos, sculptures ou des installations numériques réparties en cinq sections thématiques.
Le mouvement, le pixel, la répétition et la binarité deviennent alors des langages communs. « La répétition de formes devient une règle constructive, dans laquelle l’artiste intègre variations et aléatoire », explique la commissaire de l’exposition, Ariane Costes.
Un héritage toujours vibrant
Electric Op démontre combien l’influence de l’art optique perdure dans la création numérique contemporaine. Des artistes comme Angela Bulloch, François Morellet ou Ryoji Ikeda poursuivent aujourd’hui cette tradition en l’enrichissant des outils numériques. L’exposition met aussi à l’honneur ceux qui ont intégré le dessin assisté par ordinateur à leur processus, à l’image de Vera Molnar ou Leroy Lamis.
Le public peut manipuler des œuvres
Pour accompagner cette immersion sensorielle, un espace nommé le Labo est dédié à l’expérimentation. Les visiteurs peuvent y manipuler des œuvres interactives et découvrir les mécanismes de la création programmée. « Ce que l’on voit, on peut aussi le comprendre et le toucher, pour mieux saisir la logique de l’image numérique », affirme un médiateur du musée.
Entre hommage et exploration, Electric Op montre que l’Op art n’a jamais cessé de dialoguer avec les sciences, les technologies et le regard humain. Un terrain de jeu visuel et intellectuel toujours d’actualité, à l’heure où l’écran et le code sont devenus des matériaux artistiques à part entière.
Infos pratiques : ouvert tous les jours, de 11h à 19h, sauf le mardi. Ouverture en nocturne le jeudi de 19h à 21h (entrée gratuite).
Amiot Thomas