Michel Péchousek en train de restaurer un vitrail. © Evan Brehier

Un maître verrier ouvre son atelier à Nantes pour “partager sa passion des vitraux”

Depuis près de cinquante ans, Michel Péchousek restaure et crée des vitraux. À 73 ans, le maître verrier ouvre maintenant son atelier au public pour faire découvrir son métier minutieux et chargé d’histoire.

“J’ai du mal à m’arrêter, car c’est ma passion”, confie Michel Péchousek. À 73 ans, le maître verrier n’a rien perdu de son enthousiasme. Installé à Nantes depuis 1977, dans un atelier niché près du parc de Procé, il travaille le verre depuis plus de cinquante ans.

“Quand j’étais jeune, j’en avais marre du parcours scolaire. Ma mère était secrétaire et l’un de ses clients était vitrier. Il cherchait quelqu’un pour l’aider. Je suis donc allé à sa rencontre, et quand il m’a fait découvrir son atelier, j’ai tout de suite été séduit.”

Un demi-siècle d’histoire

Michel Péchousek a d’ailleurs participé à des restaurations d’ampleur, sur des monuments emblématiques. “J’ai eu l’opportunité de travailler sur des chantiers classés Monuments historiques : le château des ducs de Bretagne, celui de Saumur, la cathédrale Saint-Pierre de Nantes ou encore la basilique Saint-Nicolas.” Il se souvient aussi des “petites églises des Pays de la Loire et de Bretagne, qui recèlent de superbes joyaux en matière de vitrail”. L’un de ses souvenirs les plus forts reste la restauration des vitraux du XVIᵉ siècle de l’église Saint-Pierre, à Montrelais, près d’Ancenis. “La restauration avait duré plusieurs mois”, raconte-t-il.

Les vitraux de l’église qu’à restauré Michel Péchousek © Evan Brehier

Un travail millimétré

Sur sa table, les mêmes outils qu’il utilise depuis toujours : marteau, couteau coupe-verre, pince à gruger et fer à souder. Un travail de patience, souvent invisible. “Les vitraux, je vais directement les chercher sur place pour ensuite les ramener à l’atelier. C’est un grand travail de minutie.” Parfois, il faut refaire des pièces entières, ou remplacer un plomb abîmé par le temps : “Le plomb se change environ une fois par siècle. “

Visites et stages : faire découvrir le métier

Dès janvier, Michel Péchousek relance les visites d’atelier et les stages d’initiation au vitrail. “Du traçage du dessin à l’assemblage au plomb avec soudure à l’étain, en passant par le calibrage et la coupe du verre, chacun pourra se familiariser avec l’univers du vitrail.” Il insiste sur l’importance du temps :

“Souvent, les stages, c’est une après-midi et on n’a pas vraiment le temps de découvrir pleinement le métier. C’est pour ça que je propose des stages de deux jours de suite, pour prendre le temps avec chaque personne.”

Les participants repartent avec leur création, souvent étonnés de découvrir un art aussi exigeant.

Une passion intacte

Aujourd’hui, le maître verrier a décidé de ralentir le rythme. “Je ne fais plus de grosses commandes, je préfère me consacrer à des plus petites.” Mais arrêter ? Impossible.

“Tant que je n’ai pas de soucis de santé, je continuerai mon métier. C’est ça qui m’anime.”

Evan Brehier

Le Fil Info

Autres articles