Le site archéologique de Rezé, le Chronographe, a rouvert le 20 septembre 2025. Il revient avec un nouveau dispositif de régulation.
« On est très contents d’être de nouveau ouvert ». sourit Paul Gourdon. Chargé d’accueil et de médiation au Chronographe de Rezé, il occupe ce poste depuis la réouverture du site archéologique, le samedi 20 septembre 2025.
Le lieu de mémoire était fermé depuis un an déjà pour cause de travaux. « Dans le bâtiment, il n’y avait aucun moyen de réguler le climat intérieur pour éviter les différences de température et d’hygrométrie (humidité) », explique Camille Ballerini, chargé du public et directrice adjointe. Or, ces écarts posaient de sérieux problèmes pour la conservation et l’accueil d’objets archéologiques ou artistiques.
Initialement, le chronographe n’avait pas pour but de présenter des collections sensibles. Il s’agissait surtout d’un lieu de médiation, pensé pour raconter l’histoire de Ratiatum, l’ancienne cité gallo-romaine dont subsistent les vestiges. Mais avec le temps, le lieu a multiplié les expositions temporaires, suscitant un intérêt croissant de la part des visiteurs. Sans régulation climatique efficace, de nombreux musées et institutions hésitaient à prêter leurs pièces. Certains allaient même jusqu’à refuser catégoriquement.
Pour franchir ce cap et garantir des conditions dignes des standards muséographiques, l’équipe a lancé, il y a un an, un chantier technique. Une extension sur pilotis, discrètement accolée au bâtiment principal, abrite désormais l’ensemble des machines de régulation. Ils ont également installé un réseau de tuyauterie, qui distribue l’air et la chaleur de façon contrôlée dans toutes les salles.
« Ils ont vieilli le bois de l’agrandissement pour qu’on ne voie pas la différence avec le bardage déjà présent, et les gros tuyaux s’harmonisent avec l’architecture métallique de nos locaux », poursuit Camille. L’équipe tenait à ce que les nouveaux aménagements se fondent dans l’existant, sans dénaturer l’esprit du lieu.
Ils ont profité de l’occasion pour agrandir les bureaux situés au premier étage. Initialement prévu pour quatre à cinq personnes, le bureau avait besoin d’un réaménagement. Depuis que la métropole exploite le Chronographe, une petite dizaine de personnes compose l’équipe.
De l’extérieur, la transformation passe quasiment inaperçue. Mais à l’intérieur, les changements sont bien réels. « Avant, il n’y avait pas tous ces tuyaux, c’est nouveau ça ! » , s’étonne Réjane, participante à la première visite guidée de l’exposition temporaire “Ceci n’est pas qu’un paysage !“.
L’équipe a conçu en six mois l’exposition temporaire actuelle pour la réouverture, une création “faite maison”. « L’exposition vraiment d’envergure de la réouverture, c’est l’exposition Maternité prévue à partir d’avril » conclu Camille. Grâce à ces travaux, le Chronographe pourra apporter une garantie aux autres musées et accueillir des expositions de plus grande ampleur.
Lily L’Abbaye